Chasse aux pépites

Car le travail est un trésor

Ecrin libre


Industrie

« En tant que soudeur, je fais tout pour faire la plus belle soudure possible. » C'est ce que m'a récemment dit un soudeur lors d'une intervention dans une métallerie à La Réunion, alors que la demande d'intervention mentionnait un manque d'efficacité. Pourtant, lorsqu'il doit arbitrer sur la qualité de sa soudure, il s'appuie sur : - Les spécifications du produit final et les exigences de qualité, - Une compréhension claire des délais impartis pour réaliser le travail, - Une coopération avec les acteurs du projet pour obtenir les informations manquantes.





https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7029430506546946049/ Julien Talbot, Ergonome

Ref : 138
Chasseur : Stéphanie Bouffier

Améliorations réalisées
Santé au travail et risques professionnels

Grande distribution / logistique

Dans notre grand groupe de distribution de commerce non-alimentaire (600 magasins en France) nous avons eu une période de tension dans l’un de nos entrepôts, plus particulièrement au service « expédition », notamment à la suite d’un changement de direction. Cette nouvelle équipe avait procédé à différents changements d’ordre organisationnel. Parmi eux, des changements d’horaires, dans le but d’uniformiser les horaires de l’ensemble des agents logistiques. À la suite de ces changements, des bruits de couloir laissaient présager un risque de débrayage de la part du service expédition, ce qui aurait un impact majeur sur la livraison de la marchandise en magasin. J'ai proposé au service RH et aux responsables logistiques d'animer moi-même un groupe de travail pour rechercher des solutions, voyant là une opportunité de démontrer qu’une problématique RPS trouve des solutions par l’analyse du travail.

J’ai commencé par constituer un groupe de travail avec les opérateurs concernés, le manager de proximité, et un membre de la CSSCT. J’ai organisé une première réunion visant à présenter l’objectif de ce groupe de travail et ses règles de fonctionnement (anonymat, durée, méthode, communication des résultats…). Après qu’ils aient pu s’exprimer très librement sur leurs « ressentis » actuels, je leur ai demandé de lister l’ensemble des dysfonctionnements auxquels ils étaient soumis : notamment une sensation très forte de « bâcler » leur travail en lien avec les nouvelles contraintes de temps. De ces « dysfonctionnements ressentis », nous avons synthétisé la formulation d’une « situation problème », partagée par tous. Pour finir, je leur ai demandé de lister les conséquences de ces dysfonctionnements (sur le travail, le collectif, l’individu). Pour donner suite à cette première réunion, je me suis rendue sur le terrain, afin de constater moi-même et objectiver les « dysfonctionnements ressentis ». Je me suis ensuite entretenue avec la direction logistique, afin de rendre compte des remontées du groupe de travail et de mes observations. Des actions ont été mises en place dans la foulée, notamment une adaptation des horaires permettant un chevauchement des deux équipes entre 12h et 14h, créneaux de très forte affluence des camions à charger. J’ai réuni le groupe de travail une seconde fois pour échanger sur les actions en cours et les actions à poursuivre.

Bilan en 4 points : 1. Des actions ont été mises en place : horaires de travail adaptés aux spécificités de l’activité, chariots et matériels en nombre suffisants, échanges avec les services ayant un impact sur leur activité pour comprendre leurs contraintes respectives. 2. Les collaborateurs ont été satisfaits des actions mises en œuvre et notent une amélioration de leurs conditions de travail au cours des deux derniers mois. Ils disent s’être « sentis écoutés », disent observer « une bonne ambiance au travail, la solidarité dans l’équipe est revenue » et ils « ne viennent plus avec la boule au ventre ». 3. L’avancée est également notable grâce aux chauffeurs qui font des retours positifs car moins d’attente, conséquences également des actions mises en œuvre. 4. Deux actions restantes sont des problématiques nécessitant plus de temps à la mise en œuvre mais étudiées par l’entreprise pour l’amélioration des conditions de travail et des process de production.

Sarah Wilhelm , Responsable SST

Ref : 137
Chasseur : Thierry Paravis

Cas d'école
Populations au travail

Collecte des ordures ménagères

Je suis souvent sollicité pour expertiser la charge physique d'un poste, à l'aide de la cardiofréquencemétrie. L'etude du suivi de la fréquence cardiaque au travail permet de repérer les tâches les plus pénibles d'un poste entier et de déduire des priorités de prévention. Après des centaines d'évaluations, je peux dire que le métier de ripeur est l'un des plus pénibles. Le ripeur, c'est l'agent qui charge les déchets ménagers à l'arrière du camion poubelles : marche/course, montée/descente des marchepieds, posture fixée pendant les déplacements du camion et poussée-traction des bacs à roulettes, en environnement routier dangereux et sous pression des autres usagers de la route...

Dans une étude pour un service de collecte des déchets, le responsable de l'entreprise m'a suggéré de choisir, parmi les agents de mon étude, un sportif de haut niveau (classement national en cyclo-cross), probablement convaincu que le poste serait moins pénible pour lui, compte-tenu de son exceptionnelle condition. II s'est avéré qu'il avait, au contraire, un coût cardiaque plus élevé que la moyenne.

En approfondissant l'étude, il nous a appris qu'il participait à une organisation d'entraide informelle autour d'un autre ripeur, usé par les années de ce travail, mais qui n'avait pas réussi à être reclassé à un poste de chauffeur (moins difficile physiquement). Le tracé cardiaque de l'athlète reflétait le transfert de charge au sein du binôme : le plus capable faisant plus d'efforts pour soulager son collègue. L'étude a révélé une intéressante solidarité au sein de l'équipe, permettant de gérer une fin de carrière et le maintien en emploi d'un ancien.

Philippe Meunier , Médecin du travail - ergonome

Ref : 136
Chasseur : Thierry Paravis

Changer le regard sur le travail

Agroalimentaire - Abattoir

Thierry Debuc est ergonome chez ATEMIS (Analyse du Travail Et des Mutations dans l’Industrie et les Services), un laboratoire d’intervention et de recherche. Il est à l’origine kinésithérapeute, et s’oriente alors vers la prévention des troubles musculo squelettiques en entreprise. L’« intervention » qui suit retrace une de ses expériences mémorables, qui marque un tournant dans sa pratique et l’engage à entreprendre des études en ergonomie. L’ « intervention » a lieu en Mayenne, dans un abattoir, plus précisément sur une chaîne de conditionnement de filet mignon. Thierry est alors kinésithérapeute, et l’entreprise qui le contacte fait face à une recrudescence d’apparition de douleurs de ses employées sur cette chaîne, notamment au dos. L’enjeu santé est fort.

La ligne de conditionnement des filets mignons est une grande ligne centrale autour de laquelle se positionnent les opératrices. La ligne se compose de trois niveaux de convoyeurs : - Sur celui du haut arrivent des cartons vides, - Au milieu arrivent les filets, - Sur l’étage du bas se trouve un tapis roulant qui emmène les cartons contenant les filets préparés en bout de ligne pour pesage et étiquetage. Les opératrices saisissent les filets dans les bacs du milieu, les travaillent, les mettent en cartons. Mais au lieu de pousser les cartons préparés sur le tapis roulant, elles les portent en bout de ligne pour les peser et les étiqueter. Ces cartons sont lourds et les contraintes biomécaniques importantes. Pourquoi n’utilisent-elles pas le tapis prévu à cet effet ? La réponse à cette question est apportée par les opératrices : le carton est plus haut que l’espace qui sépare l’étage du bas et celui du milieu. Il ne passe pas. De plus, en ouvrant les cartons, les opératrices montrent à Thierry que cette hauteur « en trop » est en fait vide. La pile de filets mignons s’arrête à quelques centimètres du haut du carton. Elles ont signalé plusieurs fois le problème sans qu’une réponse ne soit apportée. « Elles font avec ». Au-delà de l’effort physique demandé, c’est surtout le sentiment de ne pas être entendues et de faire un travail inutile qui pèse chez les salariées de cette ligne. Plus tard, dans une autre zone du secteur, Thierry entend un responsable se plaindre. Plusieurs lots de filets ont été refusés par un de leurs principaux clients coréens. Les cartons de viande, transportés par bateaux dans de grands congélateurs, ont été écrasés durant le transport. Ce défaut serait imputable au même vide présent entre le dernier filet et le haut du carton. Finalement, un autre jour, au cours d’une discussion, il apprend que le coût du transport maritime des cartons ne dépend pas de la quantité de produits expédiés, mais du volume de la cargaison. Une conséquence financière forte vient donc s’ajouter à la problématique de hauteur des cartons. Or, les différents services ne communiquent pas entre eux. Chacun pense que les problèmes rencontrés du fait des dimensions des cartons sont locaux et ne dérangent qu’eux. Aucun lien n’est fait entre les conséquences multiples issues d’un même déterminant. Personne n’articule donc les différents enjeux. Le déterminant ne paraît pas urgent, et n’est pas traité. A l’issue de sa mission qui portait sur une formation « gestes et postures », Thierry remet une note de synthèse à l’entreprise. Cette note rappelle ce qui a été réalisé auprès de différents groupes de salariés et évoque les constats faits sur la ligne de filet mignon. Le responsable sécurité du site qui est son interlocuteur, découvre ces éléments. Thierry ne sait pas ce que l’entreprise a pu faire de ce travail.

Cette expérience a été forte. Elle participe à la remise en question d’un modèle dont la réponse à une problématique est unique, et dont le déterminant est souvent vu comme d’origine biomécanique. Il apparaît que l’intervention en ergonomie a plusieurs visées. Parmi celles-ci, cette expérience nous rappelle qu’un des enjeux de l’intervention est d’apporter un nouveau regard sur une problématique identifiée. On ne peut en effet pas parler du travail de manière isolée, en tant que « poste » ; toute situation ayant un amont et un aval. Des déterminants peuvent être communs à plusieurs situations. L’ergonome, par ses outils et son regard, cherche à mettre en lumière ces interrelations et ces liens entre des acteurs qui, le plus souvent, ne sont pas emmenés à discuter ensemble.

Thierry DEBUC, Ergonome

Ref : 134
Chasseur : Etienne Le Roy

Changer le regard sur le travail
Ergonomie et société

BTP

A l'occasion d'un grand chantier de villas, des équipes de maçons ont été spécialisées comme façadiers, c'est à dire qu'ils projetaient l'enduit sur les murs de façades à longueur de journée. J'ai eu l'opportunité de voir en visite médicale tous les salariés du chantier en une fois. J'ai constaté que tous les façadiers étaient porteurs d'épicondylite du côté dominant (tendinite du coude droit pour un droitier). Les maçons façadiers de ce chantier présentaient tous un "tennis elbow", mais c'était en réalité un "bricklayer elbow"!

J'ai fait une étude rétrospective sur les dossiers médicaux de maçons façadiers et le constat était que l'épicondylite était fréquente. J'ai contacté un médecin spécialiste du sport (responsable de la société française du sport) et à deux, on a réalisé un colloque avec l'inspection médicale sur l'épidémiologie descriptive et l'épidémiologie rétrospective, l'étude du geste du maçon et celle du tennisman, la réparation médicale et chirurgicale.

Le résultat de ce colloque a été publié et a été transmis aux représentants syndicaux du conseil supérieur de la prévention. Au vu des résultats, le conseil supérieur de la prévention a intégré l'épicondylite dans le table de maladie professionnelle n°57. Cette reconnaissance en maladie professionnelle entraîne une réparation financière pour le salarié et un coût pour l'entreprise. Du fait du coût pour l'entreprise, il est devenu rentable pour elle de prévenir l'épicondylite en changeant de technique. Comme l'a dit le Dr CAZAMIAN, la reconnaissance en maladie professionnelle rend la prévention rentable pour l'entreprise.

Bernard SALENGRO, Médecin su travail - ergonome

Ref : 131
Chasseur : Etienne LE ROY

Améliorations réalisées
Santé au travail et risques professionnels

Santé

Intervention pour la réalisation d'un plan de prévention spécifiques aux RPS dans le secteur de la santé. Ce témoignage focalise sur le cas de l'infirmière programmation.

La demarche a mobilisé des ateliers de travail, des entretiens individuels avec les managers, les cadres et les différents employés, des entretiens collectifs et des observations de l'activité de travail. Un des facteurs de risques identifié pour l'infirmière de programmation était l'usage des outils informatiques qui complexifiaient la tâche de programmation. Il s'est avéré que tous les services n'utilisaient pas les outils proposés par l'institution pour la même tâche ni de la même façon. Cela entraînait beaucoup de stress et de dysfonctionnements au quotidien, imposant des réajustements permanents et une impossibilité de traiter les situations en l'absence de l'infirmière de programmation.

Solutions : Temps 1 (transition) 1 - Créer un binôme 2 - Créer des fiches décrivant les modes de fonctionnement de chacun des services pour le partager; Temps 2 (pèrenne) 1 - Rédiger des consignes d'usage pour chacun des outils informatiques et les mettre à disposition sur un espace intranet, 2 - Réaliser des formations à l'usage de ces outils et des rappels réguliers notamment lors d'évolution de l'outil + mettre à disposition un numéro d'aide du service informatique ...

Caroline GUEGAIN, Experte FOH et ergonome

Ref : 132
Chasseur : Ethnaquitaine@gmail.com

Changer le regard sur le travail
Santé au travail et risques professionnels

Emplois du tertiaire et encadrement

Etant syndiqué, j'ai été approché par mon organisation pour faire partie du bureau confédéral en 1995. De culture psy (études de psychiatrie, psycho-physio, psycho-socio, ergonomie) et santé au travail (ergonomie, médecine du travail), j'ai été frappé par la méconnaissance des problèmes de RPS par les autres membres du bureau.

Ils étaient dans l'état d'esprit des cadres des années 80-90 avant la financiarisation et la révolution numérique... Ma démarche a eu pour objectif de leur démontrer que les cadres touchés par le stress n'étaient pas fautifs mais qu'ils étaient pris dans un engrenage de situations de travail responsables de leur état. J'ai organisé une série d'enquêtes internes à la confédération qui ont démontré l'importance du phénomène de ressenti de stress chez les cadres. Devant les résultats, j'ai obtenu le financement de sondages population générale qui ont confirmé ces résultats. Tous les 6 mois, je faisais une conférence de presse avec les résultats et communiqué de presse. Puis j'ai organisé des formations dans la fédération pour expliquer le problème et j'ai fait des publications (7 bandes dessinées, 2 livres, 2 vidéos) afin qu'ils s'approprient le sujet et en fassent un sujet de négociation syndicales comme les autres.

Résultat : on est passés d'une situation où le cadre stressé vivait sa situation comme de l'incompétence à une situation où les contraintes organisationnelles susceptibles de créer du stress devaient être négociées dans le cadre du dialogue social collectivement. Cela après une 10aine d'années.

Bernard SALENGRO, Médecin du travail - Ergonome

Ref : 126
Chasseur : Eric LIEHRMANN

Améliorations réalisées
Fiabilité humaine et organisationnelle

Energie

Dans l’industrie nucléaire, il existe des règles de gestion de la sectorisation incendie. Ces règles participent à la défense en profondeur des locaux contenant les équipements important pour la sûreté des installations. Les portes d’accès aux locaux font parties de ces équipements. Les règles sont complexes à mettre en œuvre. Après 10 ans d’existence la gestion de ces règles étaient réaliser par un fichier Excel qui était imprimé. Il est envisagé de mettre en œuvre un système informatique intégré dans une solution déjà définie. De nombreuses craintes remontent des métiers notamment sur le nombre de clics excessifs.

Afin de comprendre comment la travail des différents métiers va être impacté, je décide d’instruire le « comment  ils font aujourd’hui ». En faisant le tour des services, je m’aperçoit que malgré 10 ans d’existence les règles de gestion applicable aux différents équipements ne sont pas maîtrisées et que leur application n’est pas aisée. Les informations ne sont pas suffisamment accessibles. Je me retrouve alors face à deux problématiques. La mise en place de la nouvelle solution informatique et les difficultés à maîtriser les règles applicables aux différents équipements. A partir de ce moment-là, la question a été de savoir quelle « poignée » je pourrais apporter à chacun qui permettrait très rapidement d’avoir toutes les informations. Après réflexion j’ai commencé à élaborer un outil au format Excel. Seulement ma compétence dans le domaine étant limité, j’ai cherché et trouvé une compétence environnementale avec laquelle nous avons réussi à élaborer un outil très rapide, simple d’utilisation ( en notant le n° de la porte ou le n° des locaux toutes les information nécessaires apparaissent) et qui fourni aussi d’autres informations utiles (détecteurs incendie dans les locaux, impact confinement, ..). Enfin, pour éviter au préparateur d’aller sur le terrain, les plans des locaux avec le numéro des portes ont aussi été insérés. Concernant le changement de l’outil informatique une analyse de l’existant a été réalisé et des simulations ont été faites. Une démarche participative (rencontre régulière, prise en compte des questionnements, construction de nouvelles pratiques). Il a aussi été nécessaire de réaliser des scénarios et analyses afin de sélectionner la meilleure stratégie dans le pilotage du projet. Chercher le financement pour payer une prestation de mise à jour des données.

Le nouvel outil créé en interne est devenu une vrai « poignée » pour le personnel. Très rapidement les préparateurs venaient avec des copies d’écrans de l’outils afin que je réalise les analyses de risque. Les règles de gestion sont appliquées et les informations ont permis de mieux acculturer les règles de gestion. Enfin, nous ne sommes rien sans des compétences environnantes, sans des Hommes de bonne volonté prêt à participer à des aventures humaines avec les personnes avec lesquelles elles travaillent. Comme le dis Thomas Coutrot, « Le travail est avant tout social ».

Thierry Viallesoubranne, Ergonome consultant

Ref : 128
Chasseur :

Améliorations réalisées
Santé au travail et risques professionnels

BTP

Impressionné par le nombre de sacs de ciment manutentionnés par les opérateurs et par le poids du sac à 50 kg, j’ai monté une étude auprès des artisans et des chefs d’entreprise BTP de mon département. Cette étude montrait que l’augmentation du prix du sac de ciment jusqu’à 20 % emporterait l’adhésion de la grande majorité.

J’ai été rencontrer à Paris les fabricants de sacs de ciment Lafarge et Vicat. Lors de la visite d'une usine de fabrication de sacs de ciment (à 50 kg), on m’avait expliqué que le passage du sac de ciment à 25 kg n'augmenterait le prix que de 10 %. J'ai montré aux directions parisiennes l’impact des lombalgies et leurs coûts économiques et une étude marketing a confirmé qu’une augmentation du prix jusqu’à 20 % n’était pas un problème pour la clientèle.

J’ai démontré aux directions du fabricant de sacs de ciment que cela avait un coût social et économique important et que la solution était entre leurs mains. C’est comme cela que le sac de ciment a été réduit à 30 kg, ce qui nous a permis d’éviter un bon nombre de lombalgies.

Bernard SALENGRO, Médecin du travail - ergonome

Ref : 129
Chasseur : Paul.lebe@outlook.com

Améliorations réalisées
Santé au travail et risques professionnels

Sanitaire

Je suis intervenue dans un établissement hospitalier, au service de stérilisation, service essentiellement féminin, moyenne d’âge proche de 47 ans, composé de 12 salariés sur 3 postes différents : infirmier, aide- soignant et agent de stérilisation. Le médecin du travail porte à notre connaissance 2 accidents du travail sur l'année écoulée avec arrêt de travail supérieur à 3 mois. Les causes de ces accidents étaient en lien avec des chutes par glissades sur sol mouillé. Des troubles musculosquelettiques au sein de l’effectif concernaient les membres supérieurs et du rachis. L'effectif de permanents était amputé du tiers  du fait d'arrêts de longue durée. Du reste, 2 salariés avaient des restrictions d’aptitude au poste (concernant essentiellement le port de charge). Les salariés évoquaient une perception d'augmentation de la charge de travail depuis 2 ans, une accélération du rythme de travail coûteuse pour ceux qui tenaient le coup. Les difficultés de recrutement venaient alimenter la dégradation des conditions de travail de ceux qui restaient. Comment agir pour l'amélioration des conditions de travail ?

La méthodologie d'enquête choisie visait une série d'observations et d'entretiens avec les salariés du service. A ce stade de l'action, nous avons tenté en vain de mobiliser la direction de l'établissement hospitalier (directeur et RRH) aux réunions de cadrage, mais aussi de lancement de la démarche. Nous avons fait le choix d'intervenir tout de même dans le périmètre de responsabilité du chef du service stérilisation. Un poste de travail est décrit comme le plus sollicitant par les salariés : le poste de lavage manuel. Les instruments sales des blocs opératoires, avant d'être nettoyés et désinfectés, doivent pour certains (instruments contenant des parties creuses par exemple), être pré-nettoyés de façon manuelle, afin d'éliminer les résidus qui ne sauraient l'être par le process de nettoyage automatique. Le poste de travail est pourvu d’un évier d'une profondeur supérieure à 30 cm. Cette profondeur ne semble pas adaptée à l’activité, du fait notamment de la dimension des instruments lavés et a un impact sur les postures de travail (flexion du rachis lombaire et flexion du rachis cervical - recherche d'information sur l'état de propreté des instruments), nous proposons la reconception de cet espace de travail de lavage manuel.

Nous obtenons la présence de la direction à la restitution de notre analyse de l’activité des postes de stérilisation, ce qui permet notamment quelques transformations illustrées par une photo avant-après que je ne parviens pas à afficher dans le cadre (je vous l'adresse par mail pour affichage par vos soins SVP). 

Caroline esterre , Ergonome

Ref : 130
Chasseur :

Améliorations réalisées
Santé au travail et risques professionnels

BTP

Impressionné par la charge de l'étancheur, chaleur, manutentions, postures, échelles. J'ai pratiqué une étude de poste avec enregistrement cardiaque en continu. Les résultats de l'analyse ont démontré la charge excessive lié à l'activité de l'étancheur, quelque soit l'entreprise dans laquelle il fonctionne.

J'ai contacte le fournisseur de rouleau d'étanchéité et de chalumeau pour lui montrer la charge excessive sur l'opérateur et lui ai démontré qu'en diminuant le poids des rouleaux d'étanchéité et en allongeant le manche du chalumeau, l'opérateur aurait moins de charge physique (car debout) et moins de charge thermique (car il est éloigné de la flamme) ce qui ne baisserait pas le rendement puisque le travail était facilité.

L'opérateur a été plus éloigné de la flamme a tenu son chalumeau allongé en étant debout et à manutentionné des rouleaux d'étanchéité moins lourds. L'employeur a continué avec le même rendement et avec une situation de travail moins accidentogène.

Salengro Bernard ,

Ref : 124
Chasseur : Laporte Marie

Améliorations réalisées
Ergonomie et technologies

Transport

Au printemps 2020, la crise sanitaire a modifié les conditions de travail de tout le monde et aussi des ergonomes en rendant l’accès au terrain plus difficile

Face à cela, on s’est dit pourquoi ne pas essayer de faire de l’ergonomie à distance en utilisant la réalité virtuelle ? -On donc commencé par se procurer quelques casques de VR -puis on a mis à disposition des casques VR selon les projets -en fonction des échanges on a ainsi pu amender un projet à distance et reproposer des nouvelles maquettes à charger dans le casque VR depuis le cloud. -Jusqu’à que finalement on se rendre compte que nos réunion de restitution des analyses d’activité qui touchaient avant en salle quelques personnes, étaient passées avec la mise à disposition d’un casque à un partage avec l’ensemble des collectifs de travail. En effet les équipes ont les moyens de visiter virtuellement les réaménagements de leur espace et co-construire leur projet de manière collective et quasi tangible.

Depuis ce jour on continue sur cette innovation et on utilise les casques VR pour travailler à distance des projets d’aménagement d’espaces de travail avec le maquettage virtuel. Au-delà de l’outil de communication ou d’accompagnement à la conduite du changement, la VR est aussi bien sûr un outil de conception ou de simulation de situation de travail

Laurent Violette, Ergonome

Ref : 125
Chasseur :

Changer le regard sur le travail


Grande distribution

2019 : le médecin du travail me demande d'étudier un Nième poste de caisse pour une dame atteinte de tendinites aux deux épaules (refusées en maladies professionnelles). Elle reprend après 2 ans d'arrêt. L'analyse de la demande m'apprend que l'employeur vient juste d'acheter l'entreprise et qu'il a négocié avec le patron précédent, une clause de remboursement des indemnités en cas d'inaptitude. Pour la directrice du magasin, ce cas est individuel et si elle se désole pour le sort de cette employée qu'elle n'a jamais vue, elle n'a ni intérêt économique, ni opportunité à engager une action ergonomique.

Je sollicite mon collègue medecin du travail pour une enquête santé-travail ciblée sur les 17 personnes ayant occupé le poste dans les 3 années écoulées. Il s'avère que 6 d'entre elles ont (à elles toutes) 12 atteintes de type TMS aux membres supérieurs ou au dos. Et certaines sont encore en poste. J'utilise cet argument pour convaincre l'employeur d'engager une prévention collective sur la ligne de caisse.

2020 : l'étude concerne tou.te.s les hôtes.sses de caisse, le contrôleur de sécurité Carsat est associé, ce sera un projet appuyé par le programme TMS pro. 2021-2022 : à l'occasion du renouvellement de la ligne de 8 caisses du supermarché, nous experimentons une 10aine d'options de postes pour que chacun.e puisse agir sur son réglage et pour réduire les efforts et amplitudes gestuelles en caisse. La salariée du début a quitté l'entreprise pour inaptitude fin 2019, mais nous avons pu améliorer les chances de ses collègues restées en poste.

Thierry Paravis , Ergonome en SPSTI

Ref : 106
Chasseur :

Améliorations réalisées


Industrie des ampoules pharmaceutiques

Dans une démarche ergonomique de prévention des TMS, nous avons proposé de cibler une situation particulièrement pénible. Le poste de logisticien verre (LV) avait été retenu pour ses manutentions et pour un aspect physiquement difficile et dangereux du poste : il fallait escalader sur des chariots instables pour retirer des coiffes plastiques recouvrant les cannes de verre. Cette opération exigeait régulièrement de se tenir en équilibre à 80cm de haut, avec seulement 5 cm de place pour poser le bout de ses pieds.

Nous avons mené une démarche classique de prévention avec un GT instructeur et un Groupe Pilote decisionnaire. Après l'exposé des contraintes de la situation en GT, le groupe a proposé diverses pistes et en a recommandé une qui serait un "mouton à 5 pattes", à faire réaliser par un intégrateur industriel local.
Le GP a suivi et un travail de co-conception par itérations a commencé, donnant un prototype fonctionnel.

Apres quelques ajustements (prevus au contrat de prestation du fournisseur) nous avons obtenu une solution pour l'accès et la station en hauteur, qui ne gêne pas l'opérateur de dépose des fardeaux de cannes de verre. Et 8 ans après, ça sert encore au quotidien.

Thierry Paravis , Ergonome en SPSTI

Ref : 103
Chasseur : Étudiant participant au congrès

Cas d'école


Industrie du verre et logistique

Lors d'une intervention ergonomique chez un verrier industriel pour le bâtiment, j'ai observé 2 méthodes operatoires des ouvriers pour évacuer les lourds chariots de verre. L'une consistait à aligner les roulettes dans le sens du départ, dès la mise en place des chariots vides, avant que le process ne les remplisse. Ainsi, m'a expliqué l'ouvrier, l'effort d'initiation du mouvement du chariot serait moins élevé. Cette méthode n'était pas pratiquée par d'autres ouvriers, notamment les plus jeunes, qui ne voyaient pas de difficulté à pousser un chariot lourd.

Dans le cadre de la démarche ergonomique, nous avons parlé de cette diversité de pratiques comme d'une richesse permettant à chacun d'adapter sa situation à ses capacités et préférences opératoires. "Ah? Tu fais comme ça toi, pas bête! "

Je ne sais pas si la technique de l'alignement des roulettes sur chariot vide avait fait des émules, mais à moi, elle me sert souvent pour convaincre un responsable de l'intérêt d'étudier plusiers ouvriers sur un même poste, et de cataloguer cette diversité. Dernièrement, l'un d'eux a reconnu la valeur de l'argument en se souvenant que lui même avait été formé par un "Maître chauffeur" qui rangeait les marchandises dans son camion au départ en fonction de nombreux paramètres du circuit de livraison : ordre de sortie des rolls, possibilité de se garer sur les trottoirs, inclinaison de la remorque, disponibilité d'un moyen de regler l'inclinaison de la remorque, sens d'ouverture de la porte... L'etude va donc, entre autres issues possibles, s'attacher à répertorier et faire connaître ces savoir-faire.

Thierry Paravis , Ergonome

Ref : 100
Chasseur :